Demolish & Build 3

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Temps de lecture estimé : 9 minutes

Bande-annonce de lancement de la version Xbox de « Demolish & Build 3 »

Dans la poussière des gravats, entre les craquements d’acier qui cède et les sifflements des vérins qui soulèvent les débris, Demolish & Build 3 vous installe au cœur d’un monde où chaque chantier est un puzzle géant. Pas de héros en cape ici, ni de menaces planétaires à repousser. Seulement des murs à faire tomber, des structures à ériger, des erreurs à corriger, et une entreprise à faire prospérer. Un rythme lent, une ambiance de labeur, et des objectifs qui ne brillent pas par leur spectaculaire, mais par leur promesse d’évolution : celle de vous voir passer d’un simple artisan sans moyens à un entrepreneur organisé, bien équipé, entouré, et prêt à reconstruire ce que d’autres ont laissé tomber. Derrière cette simplicité apparente, Demolish & Build 3 se pose comme une tentative de simuler tout un cycle économique basé sur la destruction, avec des choix, des machines, des lieux, et une inertie très particulière. Un jeu qui prend son temps, vous en demande autant, et qui se livre surtout à ceux qui acceptent de se salir les mains.

Le travail de terrain

Demolish & Build 3
Demolish & Build 3

Dès les premiers instants, vous n’êtes pas spectateur mais directement mis au travail. Le jeu ne cherche pas à vous séduire par une mise en scène spectaculaire, ni par une avalanche de systèmes. Ici, tout commence dans la sobriété : une entreprise à peine constituée, quelques outils basiques, un carnet de commandes vide, et un monde ouvert modeste mais fonctionnel. Très rapidement, les premières tâches arrivent. Il s’agit souvent de démolir de petites structures, de déplacer des matériaux, ou d’effectuer des réparations à l’aide d’engins rudimentaires. Ces missions constituent le socle du jeu : elles définissent le rythme, forcent l’apprentissage progressif des mécaniques, et laissent entrevoir un système de progression basé sur la répétition, l’amélioration, et la gestion d’un parc de machines.

Les mécaniques de démolition reposent sur une physique partiellement scriptée. Il est possible de détruire un mur en visant ses points de faiblesse, de faire s’écrouler un bâtiment en attaquant ses piliers, ou de réduire des gravats en miettes avec un outil adapté. L’interaction avec l’environnement est directe, parfois un peu rigide, mais toujours lisible. Chaque mission est associée à une zone bien définie, avec un objectif unique ou multiple. Le jeu ne propose pas une liberté totale d’exécution, mais laisse tout de même une marge suffisante pour expérimenter, tester, et optimiser son rendement.

Avec le temps, votre entreprise gagne en ressources. Vous pouvez acheter de nouveaux véhicules, débloquer des améliorations, engager du personnel et débloquer de nouvelles régions. Le monde de Demolish & Build 3 fonctionne comme une succession d’îlots d’activités, chacun avec ses contrats, ses particularités architecturales, et ses contraintes techniques. On note aussi la possibilité d’acheter des propriétés abandonnées pour les rénover et les revendre, donnant une dimension supplémentaire à l’économie du jeu. C’est moins un jeu de gestion qu’un simulateur de progression lente, où chaque outil, chaque machine, chaque amélioration acquise vous rapproche d’une forme d’autonomie.

Ce qui frappe surtout, c’est la répétitivité volontaire du gameplay. Vous êtes là pour abattre, nettoyer, construire, puis recommencer. Le plaisir provient plus du rythme tranquille et du sentiment d’accomplissement que de la variété des actions. Il faut aimer les cycles lents, les structures qui s’écroulent lentement, les planchers qui cèdent sous leur propre poids, les tonnes de béton à briser morceau par morceau. Demolish & Build 3 ne court pas après l’action, mais se déploie sur une logique de méthode, presque méditative.

Atmosphère brute, ambiance d’atelier et prise en main artisanale

Demolish & Build 3
Demolish & Build 3

Visuellement, Demolish & Build 3 fait le choix de la lisibilité plutôt que du réalisme pur. Les environnements sont fonctionnels, les textures nettes mais simples, les objets modélisés avec précision sans chercher une exactitude photographique. Chaque structure semble construite pour exister dans le monde du jeu, pas dans celui de la réalité. Cela crée une ambiance étrange, presque clinique, où tout semble propre malgré la poussière et les gravats. Les couleurs sont un peu ternes, souvent dominées par des tons ocres et gris, ce qui finit par donner une certaine uniformité aux différents lieux visités. Il y a peu de vie en dehors des zones de travail : pas de passants, pas de trafic réel, pas de faune ni de flore. Ce silence visuel contribue à renforcer l’idée d’un monde entièrement dédié à votre activité.

Les animations des engins, outils et objets réagissent correctement, sans être particulièrement détaillées. Les effets de destruction sont parfois impressionnants, notamment lorsqu’un grand bâtiment s’écroule en plusieurs morceaux, mais ils peuvent aussi donner une impression de lourdeur, avec des débris qui réagissent un peu tous de la même manière, comme s’ils étaient préprogrammés à s’effondrer selon un plan établi. On aurait aimé plus de chaos, plus de réactions imprévues, plus de surprise visuelle.

Côté son, le jeu repose sur une ambiance très industrielle. Pas de bande-son mélodique ni de musiques d’ambiance soutenues. On entend surtout les bruits des moteurs, le fracas des murs, le sifflement du vent, le bruit des pas sur les gravats. C’est brut, parfois monotone, mais cohérent avec l’expérience. Cela contribue à l’immersion dans un univers où l’efficacité prime sur l’esthétique. La répétition des sons, en revanche, peut devenir lassante avec le temps, surtout lors des longues sessions.

En ce qui concerne la jouabilité, la prise en main demande un certain temps. Les commandes sont nombreuses, les interactions parfois un peu rigides, et certaines actions demandent une grande précision sans que l’interface n’aide vraiment. Naviguer dans les menus, gérer son parc de véhicules ou sélectionner les bons outils peut sembler confus au départ. Cependant, une fois l’habitude prise, tout devient fluide. Le véritable obstacle réside surtout dans l’absence de confort général. Certaines mécaniques manquent de souplesse : la caméra peut se bloquer, les transitions entre les véhicules sont parfois brusques, et certaines manipulations nécessitent des mouvements millimétrés qui fatiguent à la longue.

Quand le chantier dérape

Demolish & Build 3
Demolish & Build 3

Le premier obstacle, et sans doute le plus évident, c’est le manque de finition. Demolish & Build 3 souffre de nombreux bugs techniques. Certains sont mineurs, des collisions approximatives, des objets qui flottent, des animations qui se figent, mais d’autres nuisent fortement à la progression. Il peut arriver qu’une mission se bloque sans raison, qu’un objectif ne se valide pas malgré son accomplissement, ou qu’une sauvegarde devienne inutilisable. Ces problèmes ne sont pas systématiques, mais suffisamment fréquents pour casser le rythme du jeu.

Le tutoriel pose également problème. Il est censé vous guider dans les premières heures, mais se montre à la fois trop vague et trop rigide. Certaines étapes sont mal expliquées, d’autres se déclenchent mal, et il est possible de se retrouver bloqué sans comprendre ce qui est attendu. Cela nuit à l’accessibilité générale, surtout pour celles et ceux qui découvrent le genre.

La progression économique, bien qu’intéressante sur le papier, devient rapidement répétitive. Les missions se ressemblent, les objectifs varient peu, et les récompenses sont souvent disproportionnées. On passe beaucoup de temps à répéter les mêmes actions, avec des écarts de difficulté mal calibrés. À certains moments, on se retrouve avec trop peu d’argent pour acheter la machine nécessaire à une mission, sans possibilité d’enchaîner assez de contrats secondaires pour combler cet écart. Cela bloque temporairement la progression et oblige à tourner en rond.

L’absence d’interactions sociales ou d’événements dynamiques contribue aussi à une certaine monotonie. Il n’y a pas de concurrents, pas de personnages secondaires qui influenceraient votre parcours, pas de variations climatiques marquées ou de contraintes externes. Tout dépend uniquement de vous, et cette solitude absolue finit par peser. Elle donne au jeu une ambiance presque vide, où chaque mission devient un acte mécanique sans surprise.

Enfin, les limitations techniques du moteur se ressentent dans la physique des bâtiments et les effets de destruction. Si certains éléments tombent de manière spectaculaire, d’autres réagissent de manière trop prévisible ou incohérente. Parfois, un pilier s’effondre sans provoquer la chute d’un étage entier. D’autres fois, une simple frappe mal placée fait s’écrouler tout un pan de mur de façon trop abrupte. Cette irrégularité nuit à la sensation de maîtrise que le jeu cherche à instaurer.

Un chantier solide, mais loin d’être terminé

Demolish & Build 3
Demolish & Build 3

Demolish & Build 3 n’est pas un mauvais jeu. C’est un titre ambitieux, construit autour d’une idée simple mais efficace : offrir une simulation complète du métier de démolisseur-constructeur, avec une progression lente mais gratifiante. Il parvient à transmettre ce plaisir particulier de voir un projet aboutir, d’utiliser les bons outils, de comprendre l’ossature d’un bâtiment pour mieux le faire tomber.

Mais malgré cette base solide, trop d’imperfections viennent fragiliser l’ensemble. Les bugs techniques, l’ergonomie rugueuse, le manque de variété dans les missions, et la répétition des sons ou des décors brident l’expérience. Vous risquez souvent de devoir relancer une mission, de chercher sur internet comment débloquer un objectif, ou simplement de perdre patience face à un problème de collision.

Et pourtant, malgré tout cela, il y a quelque chose de satisfaisant dans ce jeu. Le rythme lent, le travail bien fait, la progression concrète, tout cela peut devenir addictif pour qui accepte les défauts et s’immerge dans ce monde de gravats. Si des mises à jour viennent corriger les soucis les plus critiques, Demolish & Build 3 pourrait bien devenir une référence dans son genre.

Merci à l’éditeur de nous avoir fourni le jeu.

Le testeur aime:

  • Simulation complète du cycle démolition/construction
  • Progression économique lente mais gratifiante
  • Système d’outils et de véhicules varié
  • Liberté partielle dans l’exécution des missions
  • Physique de destruction partiellement crédible
  • Ambiance sonore brute qui renforce l’immersion
  • Possibilité de développer sa propre entreprise
  • Carte ouverte avec plusieurs zones à débloquer
  • Potentiel de rejouabilité avec les rénovations immobilières
  • Rythme lent et méthodique pour les amateurs de simulation

Le testeur n'aime pas:

  • Nombreux bugs techniques pouvant bloquer la progression
  • Tutoriel confus et parfois dysfonctionnel
  • Répétitivité marquée des missions et des objectifs
  • Prise en main parfois rigide et ergonomie vieillotte
  • Absence d’éléments dynamiques ou sociaux dans le monde
  • Physique irrégulière sur certains bâtiments
  • Ambiance visuelle monotone et peu de variété dans les décors
  • Sons répétitifs qui deviennent fatigants à la longue
  • Difficultés économiques mal équilibrées à certains moments
  • Manque de finition générale et d'optimisation
6.9

Honnête

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