Formula Legends

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Bande-annonce de la date de sortie de « Formula Legends »

Il y a des jeux qui tentent de se souvenir d’où tout a commencé. Pas pour montrer des voitures d’un autre temps, mais pour rappeler une manière de courir qui se perd. Avant de parler chiffres, menus ou modes, il faut parler d’ambiance. Cette odeur d’huile imaginaire, ce bruit de moteur qui change selon l’année de la voiture, cette façon qu’a le jeu de faire sentir la différence entre le danger d’hier et la précision d’aujourd’hui.

Le projet vient du studio 3DClouds, déjà connu pour ses jeux de course accessibles mais soignés. Ici, ils ont voulu créer une passerelle entre arcade et simulation, sans que l’un écrase l’autre. Tout repose sur une idée simple : permettre de piloter des monoplaces inspirées de plusieurs décennies, des années 60 jusqu’à nos jours et de ressentir leur évolution technique à travers la conduite.

Il ne s’agit pas d’une encyclopédie du sport automobile. Formula Legends veut donner l’impression de vivre les grandes lignes de cette histoire, sans se noyer dans les détails. Vous n’y verrez pas les vrais noms des circuits ni des écuries, mais tout évoque quelque chose de familier. C’est une lettre d’amour déguisée, plus qu’une reconstitution.

Sous le capot, l’histoire d’un compromis

Formula Legends
Formula Legends

Une fois dans les menus, le jeu déroule une structure assez claire, pensée pour alterner entre plaisir immédiat et progression lente. Le mode principal propose une série de saisons qui couvrent différentes époques. On débute dans les années 60, avec des bolides nerveux, un peu instables, où chaque virage se gagne au courage. Puis les décennies passent, les circuits changent, les voitures gagnent en appui, les moteurs deviennent plus silencieux et la course prend une autre allure.

Le jeu propose aussi des courses rapides, des contre-la-montre et un mode libre pour se faire la main. Le système d’évolution repose sur des défis qui débloquent de nouvelles époques. Chaque catégorie introduit ses spécificités : usure des pneus, gestion du carburant, météo changeante, voire petits dégâts visuels. Ces éléments n’en font pas une vraie simulation, mais ils ajoutent un poids aux décisions. Si vous forcez trop, la voiture vous le fera payer.

L’intelligence artificielle varie d’une course à l’autre. Parfois elle joue juste, défend sa place sans excès, parfois elle se jette sur vous sans trop réfléchir. Il y a un équilibre à trouver, que le studio a d’ailleurs promis d’ajuster après la sortie. Malgré ça, on sent une volonté d’offrir une conduite où chaque époque garde sa personnalité. On passe d’un pilotage brut et glissant à une précision presque chirurgicale sur les modèles récents.

L’ensemble est cohérent, mais demande de la patience. Formula Legends n’est pas un jeu qui livre tout en une soirée. C’est un titre qui se savoure par petites sessions, où chaque voiture raconte à sa manière une époque et un savoir-faire.

Le bruit du passé et la lumière du présent

Formula Legends
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Visuellement, le choix est assumé. Pas de réalisme forcené, mais une esthétique propre, inspirée des jeux de course d’antan, avec des contours nets, des reflets maîtrisés et des teintes légèrement désaturées. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est lisible. Vous voyez toujours où vous êtes, ce qui compte bien plus qu’un détail de texture invisible à 300 km/h.

Les circuits profitent de cette clarté. Chaque tracé a son atmosphère, entre circuits côtiers, pistes montagneuses et routes urbaines inspirées de vrais lieux. Certains rappellent des classiques sans jamais les copier. La météo dynamique apporte un vrai plus : la pluie transforme la piste, le brouillard réduit la visibilité et le soleil couchant teinte tout d’une chaleur un peu nostalgique.

Côté son, le studio a fait un choix honnête. Les moteurs ne sonnent pas tous parfaitement, mais chacun a une personnalité. Les voitures anciennes rugissent, vibrent et crient. Les plus récentes sont plus sourdes, plus contenues. Ce contraste renforce le sentiment d’évolution technique au fil du temps. Les musiques, elles, se contentent d’habiller sans déranger. Quelques morceaux d’ambiance dans les menus, des boucles dynamiques en course, rien d’intrusif.

La jouabilité reste le point central. Le jeu se veut accessible, mais avec assez de réglages pour ajuster la difficulté. En jouant avec les aides, il est possible de transformer une expérience arcade en un défi plus exigeant. La physique n’est pas réaliste au millimètre, mais elle reste cohérente. On ressent la différence entre un moteur des années 70 et une monoplace moderne qui colle à la route. La marge de progression est réelle : au début, tout paraît nerveux, puis avec l’habitude, chaque virage devient une lecture fine du circuit.

Là où le moteur tousse un peu

Formula Legends
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Tout n’est pas fluide et c’est logique pour un projet de cette taille. Le premier point qui dérange vient de la direction. Par moments, elle semble manquer d’unité. Les anciennes voitures paraissent trop légères, tandis que les récentes deviennent parfois trop raides. Cette incohérence entre les époques casse un peu la progression, surtout si vous espériez une transition plus naturelle.

Les performances ne sont pas toujours constantes non plus. Quelques saccades, des temps de chargement un peu longs et une fluidité qui varie selon les circuits. Rien de dramatique, mais assez pour rappeler que le moteur du jeu (Unreal Engine) n’est pas encore totalement optimisé.

Le contenu de départ, lui, fait le strict minimum. 14 circuits, 16 voitures, un mode carrière honnête mais sans grand relief et un multijoueur encore limité. C’est correct, mais on en fait le tour assez vite. Les amateurs de longue durée de vie risquent de rester sur leur faim, à moins que le studio tienne ses promesses d’ajouts réguliers.

Enfin, certains menus manquent de clarté. Il faut souvent passer par plusieurs écrans pour ajuster un simple paramètre. Rien d’insurmontable, mais on sent que l’interface a été pensée pour aller à l’essentiel, quitte à perdre un peu en confort d’usage. Ces détails s’accumulent et finissent par peser, surtout après plusieurs heures de jeu.

Un virage prometteur, mais pas encore maîtrisé

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Formula Legends n’essaie pas de tricher. Ce n’est ni une simulation pure ni un simple jeu d’arcade. C’est un terrain d’entente, une proposition qui veut rendre hommage aux différentes époques de la course automobile tout en restant accessible.

Le pari est en partie réussi. La conduite a du caractère, les visuels ont une identité et l’ambiance fait ressortir une vraie passion pour le sujet. Mais tout ça reste encore en rodage. Il manque cette finition qui transforme une bonne base en référence durable. Le jeu amuse, intrigue, mais ne retient pas toujours assez longtemps.

Si vous cherchez un jeu de course simple à prendre en main, qui vous fait voyager dans le temps sans se prendre trop au sérieux, Formula Legends mérite une place dans votre collection. Si vous attendez une simulation complète, prête à avaler les heures sans lassitude, il faudra patienter encore un peu.

Le studio a posé des bases solides. Reste à savoir s’il continuera à les renforcer au fil des mois. Parce que sous ses airs de jeu modeste, Formula Legends cache un potentiel évident, celui d’un titre capable d’unir les passionnés de vitesse, qu’ils viennent de l’arcade ou de la simulation.

Merci à l’éditeur de nous avoir fourni le jeu.

Le testeur aime:

  • Sensation de vitesse bien retranscrite, surtout sur les circuits modernes
  • Belle idée d’explorer différentes époques de la F1 avec des voitures au comportement distinct
  • Météo dynamique réussie visuellement, qui change l’ambiance des courses
  • Contenu assez riche pour un jeu vendu à petit prix
  • Bonne accessibilité avec des assistances réglables et des modes variés
  • Ambiance sonore travaillée selon les décennies
  • Interface rétro élégante qui rappelle les jeux de course des années 90
  • Équilibre intéressant entre arcade et simulation, ce qui le rend plaisant à jouer sans se prendre la tête

Le testeur n'aime pas:

  • Direction parfois trop sensible, surtout sur certaines voitures anciennes
  • Intelligence artificielle incohérente : trop agressive ou trop passive selon la course
  • Transitions météo trop brutales, perte de visibilité trop soudaine
  • Quelques bugs visuels et collisions étranges sur les bordures ou les vibreurs
  • Menus confus, certaines options mal placées ou pas assez claires
  • Absence de licences officielles qui brise un peu l’immersion pour les puristes
  • Sons moteurs parfois trop compressés ou mal équilibrés selon les angles de caméra
  • Graphismes corrects mais inégaux : certains circuits très réussis, d’autres ternes ou simplifiés
6.9

Honnête

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