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Parfois, le regard s’attarde sur un jeu presque par accident. Pas de bande-annonce tapageuse, pas de mécaniques à mille étages, pas de promesses clinquantes. Juste une image fixe, quelques formes géométriques, une atmosphère étrange et silencieuse. Et puis ce titre discret : Hook: Complete Edition.
Difficile de dire pourquoi on clique. Peut-être par curiosité. Peut-être parce qu’on a besoin d’un moment à soi. Pas pour être secoué, mais pour s’immerger dans quelque chose de calme, de précis, de reposant.
À l’heure où les jeux cherchent souvent à en faire toujours plus, certains choisissent de ne presque rien dire. Et dans ce presque rien, il arrive qu’on découvre une forme de pureté, un équilibre inattendu. Hook: Complete Edition fait partie de ceux-là. Un jeu qui ne cherche pas à séduire à tout prix, mais qui finit pourtant par captiver.
Pas à pas, sans mots, sans bruit, il vous prend par la main et vous invite à voir le jeu vidéo autrement. Plus lentement. Plus simplement. Plus sereinement.
Décortiquer l’engrenage mental avec douceur et méthode
Le gameplay de Hook repose sur une idée aussi élémentaire que géniale : vous devez désassembler un système de crochets connectés sans provoquer d’interférence ou de collision.
Chaque niveau se présente comme un circuit électrique stylisé, dans lequel des tiges doivent se rétracter dans un ordre bien précis, dicté par les connexions invisibles du réseau. Très vite, vous comprenez que chaque action doit être mûrement réfléchie. L’erreur n’est jamais punie de manière brutale : elle entraîne simplement un blocage ou une animation d’échec légère, presque timide.
Ce qui rend Hook addictif, c’est sa capacité à construire des énigmes de plus en plus complexes sans jamais recourir à la moindre explication textuelle. Vous apprenez en manipulant, en testant, en observant.
Hook 2, inclus dans cette édition, pousse le concept encore plus loin en ajoutant la rotation d’éléments en 3D. Cela multiplie les possibilités d’interconnexion et enrichit votre réflexion, sans pour autant dénaturer la philosophie du jeu initial.
C’est une montée progressive en subtilité, mais jamais en difficulté punitive. Hook ne cherche pas à vous piéger, mais à vous inviter à penser autrement. Ce n’est pas un combat, mais une conversation silencieuse entre vous et des circuits abstraits.
Du minimalisme au service du confort sensoriel
L’identité visuelle de Hook: Complete Edition est volontairement austère, mais jamais désagréable.
Il n’y a pas de textures détaillées, pas de couleurs flamboyantes. Tout repose sur des formes géométriques fines, des tons de gris apaisants, et une animation fluide comme un filet d’eau. L’effet visuel évoque davantage un croquis technique qu’un jeu traditionnel, mais il reste élégant et agréable à regarder.
Ce dépouillement crée une ambiance quasi méditative, renforcée par une bande sonore discrète, faite de nappes ambient douces et de petits sons mécaniques. Vous n’entendez jamais de bruit strident ou parasite : chaque clic, chaque mouvement de tige est accompagné d’un son soyeux, précis, qui vous procure une sensation immédiate de satisfaction.
Côté jouabilité, rien à signaler : le portage sur consoles est impeccable. Les commandes sont intuitives, la navigation dans les menus est fluide, et l’expérience se prête parfaitement à une session de détente sur canapé, casque sur les oreilles, loin de l’agitation extérieure.
À aucun moment le jeu ne cherche à attirer l’attention. Il se contente d’être là, posé, prêt à vous accueillir.
Un bijou fragile qui pourrait s’échapper des mains
Mais aussi apaisant et bien conçu soit-il, Hook: Complete Edition n’est pas sans failles.
Son plus grand atout, sa simplicité, devient aussi, parfois, une limite. Le jeu ne propose aucune narration, aucun univers à explorer, aucun objectif autre que la résolution de puzzles. Si vous aimez les jeux riches en contexte ou en contenu, vous pourriez vous sentir frustré par cette sobriété extrême.
La durée de vie est également un point faible : en quelques heures à peine, vous pouvez boucler les deux jeux, surtout si vous avez déjà une certaine habitude des jeux de réflexion. Une fois terminé, le jeu ne vous offre pas de véritable raison d’y revenir : pas de modes alternatifs, pas de scoring, pas de secrets à débloquer.
Même pendant votre progression, l’ambiance toujours égale peut générer une forme de lassitude. Les niveaux se ressemblent, et l’absence de variété visuelle ou sonore donne parfois l’impression de tourner en rond. Si vous recherchez une montée en complexité ou des mécaniques renversantes, vous risquez de rester sur votre faim.
Quant à Hook 2, bien qu’il introduise une dimension supplémentaire, il ne bouleverse pas assez les règles pour créer une rupture marquante avec le premier jeu.
Un instant suspendu, comme un haïku numérique
Hook: Complete Edition est une parenthèse. Une respiration. Un petit jeu qui n’a pas l’ambition de révolutionner le genre, mais qui sait exactement ce qu’il veut offrir : un moment de calme, de logique et d’élégance minimaliste.
Si vous acceptez cette proposition, si vous entrez dans cette bulle de réflexion silencieuse, vous y trouverez un plaisir subtil, presque méditatif. Ce n’est pas un jeu qu’on enchaîne frénétiquement, mais plutôt un objet qu’on savoure lentement, en prenant son temps.
Il ne conviendra pas à tout le monde, et il n’a pas vocation à le faire. Mais pour celles et ceux qui cherchent un jeu à la fois court, intelligent et relaxant, à prix très doux, cette édition complète de Hook est un petit moment suspendu qui mérite amplement votre attention.
Merci à l’éditeur de nous avoir fourni le jeu.