Vous incarnez No Man, un vendeur d’horloges qui fait partie d’un triangle amoureux avec deux autres êtres cosmiques, Miss Mass et Golden Boy. Lorsque votre romance se retourne contre vous, vous assistez au coup de feu d’un dieu jaloux (alias le Big Bang). Entrez dans un univers en constante évolution, trouvez un moyen de détruire ou d’empêcher la création et sauvez votre amour.
Un voyage extraordinaire
Au-delà de cette situation de base, le jeu nous fera voyager à travers une multitude de tableaux dont les thèmes récurrents sont l’astronomie, le cosmos, mais aussi la musique jazz et l’atmosphère du film noir. Tout est amené presque sans mot et sans texte, toute la narration se fait par le biais de cinématiques et d’actions qui auront lieu dans le jeu. Pour le gameplay, nous sommes plus ou moins dans du Point’n Click assez classique, proposant parfois quelques énigmes, mais dont l’interaction visera surtout à comprendre comment avancer dans l’histoire et accompagner le bon déroulement du jeu.
Une direction artistique fabuleuse
La grande force de ce titre est sa direction artistique. Les images sont fabuleuses, avec cette touche graphique originale, toutes en suggestions, dans des mélanges de bleu nuit et d’or, avec un style raffiné, mais si riche de sens et d’interprétations.
Chaque tableau est différent du précédent, ajoutant tous quelque chose à la vision d’ensemble du jeu. Nous faisons preuve d’une créativité folle, associée à un talent indéniable, et le résultat final a tout simplement été époustouflant.
L’image et le son sont en parfaite harmonie
La musique n’est pas en reste: elle a nécessité l’enregistrement d’un groupe de jazz et d’un orchestre. Elle se marie extrêmement bien avec l’ambiance visuelle, au point de faire parfois partie intégrante du jeu. La bande son vous aidera à comprendre ce que le jeu attend de vous, d’autres chapitres sont basés sur la musique générative et, en général, l’image et le son sont en parfaite harmonie.
Pas pour tout le monde
La principale critique de ce jeu est son manque d’aspect purement ludique. J’avais déjà évoqué la question des simulateurs de marche, que certains considèrent comme pas des jeux à proprement parler, en raison de leur faible interactivité. Pour ma part, j’accepte une définition très large du jeu vidéo et j’aime les formes de narration innovantes et inhabituelles, donc je trouve parfaitement mon compte dans le simulateur de marche.
Mais tout le monde ne recherche pas les mêmes sensations lorsqu’il s’agit de choisir un jeu, il est donc normal que je vous prévienne: vous ne trouverez aucune difficulté, aucun défi et aucun véritable choix narratif dans Genesis Noir. Cependant, le gameplay fait preuve de beaucoup de créativité. Loin d’être un Point’n Click traditionnel, le jeu vous demande constamment de vous adapter à de nouveaux gestes et à de nouvelles règles en fonction de la situation. Rien de technique, dans le sens où le but n’est pas de vous piéger ou de vous obliger à développer des talents particuliers, mais que chaque manipulation attendue de vous est en accord avec l’histoire, le scénario, l’angle de vue et la musique du moment.
Un jeu/film hybride
Si vous êtes curieux de ce genre de récit qui traverse tous les chemins possibles, vous ne pourrez trouver votre compte qu’avec Genesis Noir. Alors certes, il y a quelques longueurs, et encore quelques endroits dans le jeu qui ne sont pas tout à fait intuitifs et qui peuvent brièvement casser le rythme si on se loupe un peu trop.
C’est une véritable proposition artistique qui peut soit vous faire tomber de votre chaise, soit vous laisser totalement indifférent si vous n’êtes pas réceptif à ce genre de contenu. C’est un produit culturel hybride qui se réapproprie les codes du jeu vidéo traditionnel pour devenir quelque chose d’unique, entre le jeu pas assez ludique et le cinéma pas assez passif, qui frustrera ceux qui veulent à tout prix lui coller une étiquette et qui ravira ceux qui, comme moi, encouragent et admirent ce genre d’initiative.
Merci à l’éditeur de nous avoir fourni le jeu.