Entre les murs fissurés d’un ancien centre de soins, devenu depuis un endroit marqué par la peur, débute un voyage difficile. Dans Gore Doctor, tout commence dans une pièce sombre, sans explication immédiate, au cœur d’un institut dominé par une présence inquiétante. À l’origine de cette atmosphère, un médecin autrefois respecté, aujourd’hui brisé par le chagrin, prêt à tout pour contrer la disparition annoncée de sa femme. Face à la maladie incurable de Scarlett, la raison laisse place à l’obsession. Les règles tombent les unes après les autres. Les décisions deviennent floues. La médecine laisse place à des expérimentations. Ce lieu, autrefois tourné vers la guérison, n’a plus rien d’un refuge. Une idée prend le dessus, celle d’un repos possible uniquement dans la mort. Une pensée qui transforme peu à peu chaque recoin de l’institut. Le moindre déplacement fait naître un doute. Chaque bruit derrière les murs, chaque lumière tremblante installe un climat de tension. L’institut ne ressemble plus à un espace structuré. Les couloirs forment un dédale, comme si le bâtiment lui-même refusait toute sortie. L’air semble chargé de souvenirs que personne ne veut entendre. Et pourtant, avancer reste la seule option. Dans Gore Doctor, les événements passés ne disparaissent pas. Des journaux oubliés, des pages griffonnées, quelques objets abandonnés racontent les jours sombres de celui qui a tenté l’impossible. Ces fragments permettent de comprendre les choix posés dans la panique, les gestes dictés par l’angoisse. Une fois rassemblés, ces éléments révèlent l’histoire d’une chute lente, où le soin devient souffrance. Au fil des découvertes, les certitudes s’effacent. Les rôles ne tiennent plus. Ce qui semblait cruel prend parfois racine dans l’espoir. Le monstre devient un visage familier, et la compassion prend une forme dérangeante. Dans Gore Doctor, tout repose sur cette frontière floue entre les actes désespérés et les intentions premières. Ce parcours, loin de toute paix, fait douter de ce qui sépare encore le sauveur du bourreau.