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Sorti initialement sur PC en avril 2021, Sol Dorado Heist fait aujourd’hui son entrée sur consoles de salon. Développé par Megalixir Games et édité par Sometimes You, ce visual novel tente de se faire une place dans un genre déjà bien fourni. Mais entre l’histoire, la présentation et l’expérience de jeu, cette adaptation console vaut-elle vraiment le coup ? Et surtout, arrive-t-elle à se démarquer des innombrables visual novels déjà disponibles ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Une héroïne qui commence mal sa journée
Dès le début de l’histoire, on incarne Alex Thorn, une jeune femme qui se réveille dans un endroit inconnu, complètement amnésique. Rien d’étonnant, puisque ce point de départ est presque un classique dans de nombreuses œuvres. À travers des flashbacks, on découvre rapidement qu’Alex n’est pas une simple citoyenne lambda. En réalité, c’est une braqueuse de casino, et son complice prépare un coup de grande envergure : cambrioler le mythique Sol Dorado, le plus grand établissement de jeu de la ville.
Tout au long de l’aventure, il faudra faire des choix qui influenceront le déroulement du récit. Prendre le parti de la police ou retrouver son coéquipier pour participer au casse final ? Ce sera au joueur de décider. Plusieurs fins sont possibles, certaines plus logiques que d’autres, et quelques personnages viendront pimenter le scénario. La galerie de protagonistes n’est pas très étendue, mais chacun possède une personnalité bien marquée qui permet de donner un peu de relief à l’ensemble.
Une présentation correcte, mais qui ne brille pas
Visuellement, le jeu fait le travail. Les dessins sont bien réalisés, et les décors sont suffisamment détaillés pour poser l’ambiance. Cela dit, ils ne sont pas très nombreux, ce qui donne une impression de redondance au fil de l’histoire. L’univers se veut sombre, avec des touches plus éclatantes pour certains personnages, ce qui contraste avec l’ambiance générale.
Côté sonore, les musiques accompagnent bien les différentes scènes. On retrouve des mélodies adaptées aux moments de tension, d’autres plus légères, et quelques morceaux qui accentuent l’aspect mystérieux du scénario. Les bruitages, quant à eux, sont présents mais restent assez discrets, se limitant au strict nécessaire pour un visual novel.
Un détail intéressant : Sol Dorado Heist n’a pas été développé avec Ren’Py, le moteur habituellement utilisé pour ce type de jeu, mais avec Unity. De plus en plus de visual novels adoptent ce moteur, qui permet une plus grande flexibilité sur certains aspects techniques. Grâce à cela, l’interface est bien pensée, fluide et adaptée à la navigation sur console. Toutes les options classiques du genre sont présentes, et l’ensemble fonctionne sans accroc.
Une histoire qui manque un peu de logique
Le plus gros problème du jeu reste son scénario. Démarrer l’histoire par une amnésie, ce n’est pas forcément gênant en soi, mais cela manque d’originalité. Malheureusement, en avançant dans l’intrigue, on se rend vite compte que certains éléments ne tiennent pas vraiment debout.
Un exemple frappant : dans l’un des embranchements possibles, la police semble soudainement fermer les yeux sur le passé d’Alex, alors même qu’elle est activement recherchée. Ce genre d’incohérences a tendance à casser l’immersion et à faire lever un sourcil d’incompréhension.
Autre souci : les choix proposés au joueur. Un visual novel repose en grande partie sur la sensation d’avoir un impact sur l’histoire, mais ici, certains choix n’ont absolument aucune incidence. On les sélectionne, on espère voir le scénario bifurquer… et finalement, rien ne change. Alors certes, certaines décisions auront un effet sur la suite des événements, mais un trop grand nombre d’entre elles ne servent qu’à donner l’illusion d’une interactivité.
La durée de vie du jeu est assez courte. Une première partie se termine en moins d’une heure, ce qui est déjà peu, mais une fois qu’on a compris comment débloquer les autres fins, les runs suivants deviennent encore plus rapides. Comme dans beaucoup de visual novels, on peut passer les dialogues déjà lus pour aller droit au but, ce qui réduit encore le temps de jeu.
Dans l’ensemble, même si le titre propose plusieurs fins, il ne faut pas s’attendre à une aventure particulièrement longue ou à un scénario qui donne envie de relancer le jeu encore et encore pour découvrir de nouveaux détails.
Un prix qui pique un peu
Difficile de classer Sol Dorado Heist parmi les incontournables du genre, mais il n’est pas non plus complètement raté. Son histoire manque parfois de cohérence, certains choix sont inutiles, et sa durée de vie est franchement courte. Cela dit, il possède tout de même quelques atouts, comme une mise en scène correcte et des personnages qui, bien que peu nombreux, restent intéressants à suivre.
Là où le bât blesse vraiment, c’est au niveau du prix. Sur console, le jeu est vendu à 9,99€, un tarif qui paraît un peu élevé par rapport à ce qu’il propose. Sur PC, en revanche, il est affiché à 3,99€, ce qui semble bien plus adapté. Si l’envie de découvrir Sol Dorado Heist vous prend, mieux vaut donc attendre une promotion sur console ou tout simplement opter pour la version PC.
En résumé, ce visual novel aurait pu être bien plus marquant avec un scénario plus travaillé et des choix véritablement impactants. Il se laisse suivre sans déplaisir, mais il ne faut pas s’attendre à une grande révélation ou à un twist qui laissera sans voix. Un jeu qui divertit sur le moment, mais qui risque d’être vite oublié une fois terminé.
Merci à l’éditeur de nous avoir fourni le jeu.