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Il y a quelques jours, Sometimes You a ressorti des cartons un certain Caligo, cette fois dans une version consoles. Le jeu, initialement paru sur PC en 2017, fait partie de ces expériences qu’on appelle un peu pompeusement « atmosphériques », ou plus simplement, des simulateurs de marche. Autrement dit, ici, vous ne serez pas invité à sauter, courir ou vaincre des boss redoutables. Non, l’idée est plutôt de vous installer dans une ambiance, de vous laisser porter par une histoire, et d’accepter un rythme tranquille. Et même si le jeu accuse un peu son âge, il garde tout de même quelques cartes en main pour vous séduire, ou du moins vous intriguer.
Un peu de philo au bout du couloir
Dans Caligo, vous incarnez un personnage qui évolue dans une série de décors tantôt sombres, tantôt lumineux, mais toujours énigmatiques. On ne vous donnera pas toutes les clés dès le départ, mais au fil de votre progression, vous découvrirez qu’il est question de réflexions personnelles sur la vie, la mort, les regrets, ou encore la quête de sens. De temps à autre, vous ramasserez des dessins, comme des fragments de mémoire, et votre périple aboutira à un choix final qui déterminera l’une des deux fins possibles. L’histoire est volontairement courte, mais elle cherche à éveiller en vous une certaine introspection. Cela ne plaira pas à tout le monde, mais pour ceux qui aiment ce genre de narration minimaliste, le message est là.
Un petit coup de vieux qui ne gâche pas tout
Visuellement, vous verrez rapidement que Caligo n’est pas de toute première jeunesse. Certains effets graphiques sont un peu dépassés, et vous croiserez pas mal de clipping ici et là. En même temps, difficile de le reprocher à un jeu qui fête déjà ses huit ans. Cela dit, malgré ses limites techniques, il propose une direction artistique plutôt inspirée. Vous traverserez des environnements très différents les uns des autres : une prison étrange aux airs de cauchemar, un champ de bataille figé dans le temps, ou encore des passages plus lumineux qui évoquent presque l’imaginaire de l’enfance. Ces contrastes donnent du relief à votre parcours, même si vous ne passerez pas non plus des heures à en faire le tour.
Si vous aimez les ambiances musicales soignées, vous serez probablement conquis. Caligo mise beaucoup sur sa bande-son, et dans ce domaine, il faut avouer que le contrat est rempli. Les musiques vous accompagnent du début à la fin, toujours bien choisies, tantôt mélancoliques, tantôt mystérieuses, parfois même un peu inquiétantes. C’est sans doute ce que vous retiendrez le plus. Côté bruitages, c’est plus discret, sans pour autant être inexistant. Quant aux voix, elles divisent. Vous entendrez des interprétations un peu forcées, parfois trop théâtrales pour être crédibles. Ce genre d’excès a tendance à vous faire décrocher, surtout dans un jeu qui repose autant sur l’ambiance sonore.
Marcher lentement… très lentement
L’un des éléments qui risque de vous agacer le plus, c’est sans doute la vitesse de déplacement. Votre personnage semble avancer avec l’enthousiasme d’un lundi matin pluvieux. Et malheureusement, aucun moyen d’accélérer : pas de bouton pour courir, ni option pour doubler le rythme. Si vous souhaitez relancer une partie pour découvrir la seconde fin ou récupérer les dessins manquants, vous devrez donc refaire le même trajet, à la même allure d’escargot. C’est un détail, certes, mais qui finit par peser, surtout quand on sait que l’expérience ne dure qu’environ une heure vingt la première fois. Cela devient un peu long… pour un jeu court.
Un petit ovni pour promeneurs curieux
Caligo ne cherche pas à plaire à tout le monde. Il vous parlera si vous aimez les expériences lentes, les jeux qui racontent quelque chose sans en faire des tonnes, et qui misent tout sur l’ambiance. Si vous avez envie de vous poser une petite heure, casque sur les oreilles, et de vous laisser porter par une atmosphère un peu étrange, alors vous pourriez y trouver votre compte. Mais si vous recherchez de la profondeur de gameplay ou une vraie rejouabilité, il vaut mieux passer votre chemin. Le tarif console, avoisinant les 10€, reste un peu élevé pour une durée de vie aussi courte. La version PC, elle, est nettement plus abordable. Un petit conseil si vous êtes tenté : surveillez les promotions. Et avant de vous lancer, sachez aussi que le jeu n’est proposé qu’en anglais ou en russe. Si vous ne maîtrisez pas l’une de ces deux langues, vous risquez de passer à côté de ce que le jeu veut vous raconter, surtout lors du choix final, qui, mine de rien, ne laisse pas indifférent.
Merci à l’éditeur de nous avoir fourni le jeu.