L’éditeur Bandai Namco a décidé de montrer très peu de choses du jeu avant son lancement, alors pour commencer, il est important de clarifier quel type d’expérience il propose. Il s’agit d’une aventure entièrement linéaire composée de courses traditionnelles, de trajets d’un point A à un point B, et de moments décisifs comme ceux pour lesquels la franchise Fast & Furious est connue. Vous ne pouvez suivre qu’un seul chemin à travers une ville donnée et vous ne contrôlerez jamais un personnage en dehors d’une voiture. Ces trois types de missions tentent de porter le titre du début à la fin, mais elles ne suffisent même pas à susciter l’intérêt pour une campagne qui peut être terminée en moins de quatre heures.
Une histoire digne de Fast & Furious
Et si le récit qui tisse ces scénarios est suffisamment ridicule, les enjeux augmentent à un tel rythme qu’il est parfois difficile de suivre. Deux nouveaux venus dans la série se retrouvent impliqués dans un complot visant à faire tomber une organisation criminelle mondiale après qu’un de ses membres a tué un de leurs petits amis. Il ne faut pas longtemps pour qu’Interpol soit impliqué et que vous essayiez d’empêcher le lancement d’une fusée spatiale. Oui, ça ressemble à Fast & Furious.
Ce qui ne l’est pas, en revanche, c’est le doublage. Vin Diesel, Michelle Rodriguez et Tyrese Gibson reprennent leurs rôles de Dom, Letty et Roman des films et c’est Rodriguez qui fait le gros du travail. Sa prestation et ses répliques sont dans la moyenne pour la plupart, mais c’est Vin Diesel qui vole vraiment la vedette. Pour toutes les mauvaises raisons. Il a dû penser que ce projet était une grosse blague, car la plupart de ses dialogues sont prononcés de la manière la plus impassible qui soit.
Un gameplay dans le jeu ?
Mais qu’en est-il du gameplay ? Fast & Furious Crossroads est un jeu de course très arcade, avec un système de contrôle qui vous fait drifter dans les virages et un système de collision extrêmement généreux. Le maniement des véhicules est facile à maîtriser et il n’y a pas vraiment de quoi s’inquiéter lorsqu’il s’agit de remplir des objectifs. Cependant, ils sont si ennuyeux que parfois une course dans le trafic en sens inverse est nécessaire juste pour vous donner quelque chose sur lequel vous concentrer. Les routes sont jonchées d’occasions de causer un peu de destruction juste pour le plaisir, tandis que les spots instantanés semblent conçus autour d’un mode photo qui n’existe pas vraiment.
Grâce à cela, le jeu est suffisamment fastidieux et basique pour endormir même les conducteurs les plus obsédés par la caféine. Les courses sont trop faciles et les trajets d’un point à l’autre sont aussi ennuyeux que de l’eau de vaisselle. Il n’y a littéralement rien à faire. Même quelques missions de filature classiques ne peuvent rien y faire.
Le petit point positif de tout cela, ce sont les niveaux qui tentent réellement de reproduire le genre de décors que vous verriez sur grand écran. Du détournement d’une remorque porte-voitures à l’arrêt d’un train à grande vitesse, en passant par la destruction d’un gigantesque aéroglisseur, ces missions font monter les enjeux pour offrir un niveau d’excitation relatif. Elles ne sont en aucun cas impressionnantes, mais elles sont au moins un cran au-dessus de tout ce que le jeu tente de faire. Pour ce faire, vous passerez d’un personnage à l’autre à la volée pour utiliser les armes et les outils uniques dont leurs voitures sont équipées.
Nous disposons d’un harpon qui arrache le blindage des véhicules, d’un dispositif de piratage qui rend les voitures immobiles, de roquettes qui détruisent tout ce qui se trouve sur votre chemin et de pointes de roue qui démolissent les pneus des ennemis. Chaque voiture peut également faire sortir ses adversaires de la route, ce qui conduit à une démolition dans le style de Burnout Paradise. Cependant, ce n’est pas aussi flashy ou impressionnant que le classique de Criterion Games. Utilisées en tandem, ces capacités vous permettront de faire le boulot.
Ça aurait pu
Et, pour la plupart, ces séquences sont assez agréables. C’est la seule chose que Fast & Furious Crossroads réussit à faire avec de l’action à grande vitesse et des quantités importantes de carnage. Mais, bien sûr, il devait y avoir un inconvénient tôt ou tard. Les capacités susmentionnées peuvent s’avérer assez difficiles à manier, comme le harpon, dont les possibilités d’échec sont frustrantes : la corde se détache d’elle-même et les roues à pointes souffrent d’une mauvaise détection des coups. Ils peuvent mettre un peu de plomb dans l’aile quand on a l’impression d’avoir tout fait correctement.
Même l’angle de la caméra est gênant: il est trop proche de la voiture et réduit considérablement votre champ de vision. Cela conduit à des situations où vous ne savez pas ce qui se passe autour de vous ou derrière vous, ce qui signifie que vous pouvez percuter des voitures dont vous ne soupçonniez pas l’existence. C’est injuste, c’est le moins que l’on puisse dire.
Rien non plus sur le multi
Mais ne vous inquiétez pas, nous n’avons pas encore terminé. Fast & Furious Crossroads est livré avec un mode multijoueur bancal qui ne parvient à se connecter à un match que la moitié du temps. Au cours d’un week-end de test, nous avons été accueillis par un écran blanc, après avoir réussi à faire une partie (un événement rare en soi). Il fallait donc quitter le jeu et recommencer.
Lorsque nous avons pu participer à une session, le mode multijoueur 3v3v3 s’est révélé être un peu brouillon. Neuf joueurs sont répartis en équipes de Héros, Méchants et Flics, chacune ayant son propre objectif. Les héros et les méchants doivent s’emparer d’une pièce d’équipement tandis que les flics doivent arrêter le plus grand nombre possible de participants. En pratique, cela se résume rapidement à des équipes qui se percutent les unes les autres, encore et encore. Il n’y a pas de véritable stratégie. Le mode vous permet de monter en niveau et de débloquer de nouvelles voitures.
La façon dont Fast & Furious Crossroads s’est retrouvé au prix fort restera à jamais un mystère. Il présente des lacunes dans tous les domaines, qu’il s’agisse d’un gameplay sommaire et répétitif ou de graphismes abyssaux dignes de la génération précédente de consoles. Même les plus grands fans de Fast & Furious ne devraient pas se soumettre à cette monstruosité. À moins que vous ne souhaitiez rire aux côtés de Vin Diesel.
Test proposé par Massima